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SOUS-FÉDÉRATION DES TRAVAUX

INQUIÉTUDE ET ESPOIR SUR LES CHANTIERS

Lors de l’assemblée des délégué-e-s, la sous-fédération des Travaux a envoyé un message clair aux CFF.

Lors de l’assemblée des délégué-e-s de la sous-fédération des Travaux (BAU) du 26 octobre, c’est la sécurité sur les chantiers qui était au coeur des débats après les accidents qui ont coûté la vie à plusieurs personnes cette année. Depuis, une discussion avec les CFF demandée par la sous-fédération et le SEV semble déjà porter ses premiers fruits.

Lors de l’assemblée des délégué-e-s, les témoignages de certains collègues laissaient sans voix : « L’an dernier, j’ai vécu une situation où trois hommes d’une entreprise tierce marchaient sur les voies non interdites à la circulation alors que le train arrivait dans leur dos. Ils ont dû se jeter sur le côté ! Heureusement, il n’y a pas eu de décès, mais on ne peut pas continuer comme cela. » Un autre collègue a regretté, lui, qu’il faille attendre que les décès se succèdent pour que l’on prenne conscience du problème. En 2022, il y a déjà eu trois décès et trois blessés graves sur les chantiers CFF. Une personne a perdu la vie lors d’un accident de manoeuvre.

La sous-fédération a envoyé une lettre à l’entreprise pour demander une discussion urgente. Le manque de contrôle des entreprises tierces et le fait de couvrir le personnel avec toujours plus de systèmes, de formulaires et de processus ont été discutés. Par ailleurs, lors de nouvelles introductions, il faut garantir du temps et des ressources pour les formations, car les nombreuses frictions liées à la planification ont conduit à des incertitudes et à de nombreux changements d’équipe, pouvant influencer la concentration. Pour le secrétaire syndical SEV Urs Huber, en charge des dossiers de CFF Infrastructure, il faut exiger que les appels d’offres et les adjudications concernant la sécurité fassent l’objet d’un contrôle immédiat et d’un éventuel arrêt. Les mandats confiés à des entreprises sans personnel propre ou sans savoir-faire ne sont plus tolérables lorsque la sécurité est en jeu. 

Urs Huber se dit plutôt satisfait des décisions prises lors de cette séance du 1er novembre : « Nous voyons que la sécurité est aussi absolument prioritaire pour les CFF. Elle est la base pour une exploitation ferroviaire fiable, sans accident et ponctuelle. » 

Urs Huber relève que les mesures prises vont dans la bonne direction : « Divers groupes de travail ont été mis en place sur des thèmes amenés par le SEV et leur travail va rapidement débuter. Le SEV y participera comme leader car, comme nous l’avons démontré avec notre demande de discussion, nous souhaitons participer aux solution pour garantir la sécurité des chantiers. » Le président central des Travaux Jan Weber abonde : « Je suis convaincu que mes collègues de la sous-fédération qui participeront à ces groupes de travail sur la sécurité pourront apporter de nombreux éléments pratiques issus de leur travail quotidien sur les chantiers, afin d’améliorer la situation, espérons-le. Tous les collaborateurs sur les chantiers et dans leur organisation doivent pouvoir dire STOP si nécessaire sans risquer des sanctions ou les cadres. Il est également important de signaler en interne tous les incidents liés à la sécurité afin d’en tirer des leçons et de pouvoir faire mieux la prochaine fois pour éviter de telles situations dangereuses. Il ne s’agit pas de dénoncer ou d’exposer des collègues, mais d’éviter de futurs accidents graves. Vous pouvez également signaler de tels incidents à l’adresse e-mail Enable JavaScript to view protected content. et nous les transmettrons aux services compétents. »

La vice-présidente du SEV Valérie Solano est venue à la rencontre des délégué-e-s de BAU. Elle a souligné, toujours sur le thème de la sécurité que « la privatisation fait peser une pression structurelle sur la qualité de la sécurité. Et cette privatisation signifie aussi davantage de difficulté à recruter des jeunes qui sont moins payés ailleurs. Dès lors, pourquoi venir aux CFF ? »

Le lien était donc tout trouvé avec les négociations salariales 2023 et les discussions autour du maintien de l’invalidité professionnelle. Elle a appelé à ne pas se tromper de cible. « La direction ne cesse d’expliquer qu’elle est sous pression des pouvoirs politiques, qu’elle n’a pas d’argent... Votre interlocuteur, c’est la direction, ce sont les CFF. Pour faire votre travail, il faut de bonnes conditions de sécurité, des bons salaires et des collègues bien formés et en bonne santé.» Elle a d’ailleurs remercié les sections et la sous-fédération qui ont apporté leur soutien à la délégation de négociation par des messages pris en photos et qu’elle a transmis aux CFF lors du début des négociations le 4 novembre.

Vivian Bologna
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Regarde la vidéo avec les déclarations des sections et sous-fédérations du SEV.

 

Investissement dans le recrutement 

Le président central Jan Weber a fait le point sur l’année 2021 dans son rapport annuel. Il a notamment remercié son prédécesseur Markus Kaufmann d’être toujours disponible. Il a aussi relevé qu’il faudra bien observer comment sera appliqué le nouveau système salarial des CFF.

Pour l’avenir, la sous-fédération entend investir dans le recrutement. Il prévoit donc un budget 2023 avec un déficit de 57 000 fr. déficitaire tout en maintenant la cotisation de la sous-fédération au même niveau qu’actuellement (5 fr. par mois qui s’ajoute à la cotisation au SEV et à la section). Comme Patrick Pfenninger a donné sa démission car il a changé d’employeur, c’est Philippe Schibli, secrétaire de la commission centrale, qui s’occupe désormais aussi du recrutement. La sous-fédération cherche donc un secrétaire. Avis aux amateurs. Pour le recrutement, Phillpe Schibli a rappelé que le principe « Les membres recrutent les membres » est toujours d’actualité. « Nous sommes, nous délégué-e-s des sections, les mieux placés pour convaincre les nouveaux employé-e-s de la boîte. Chez les apprentis, aussi, il faut leur faire connaître le SEV. Ils bénéficient de la gratuité de l’adhésion. Il faut les interpeller et parler avec eux. » L’assemblée a aussi élu un membre remplaçant à la Commission de gestion en la personne de Urs Muff. A l’avenir, le nombre de mandats pour l’assemblée des délégué-e-s et la conférence CCT sera réparti en fonction du nombre de membres des sections. Actuellement certaines sections sont sur-représentées.